Les brumes arcaniques #4

L’épisode 4 est sorti et le moins que l’on puisse dire c’est que l’on a pris très cher…

De retour à TristeRive, Larmelune, Octavien, Sylvas et Noirebrume se réfugient chez les parents de Larmelune. Leur demeure, située sur les hauteurs de la ville, domine les rues pavées plongées dans une lumière crépusculaire. À travers les fenêtres, le vent hurle, secouant les volets. Une odeur d’orage imminent flotte dans l’air, et les premières gouttes martèlent les carreaux, annonçant un déluge.

Assis près de l’âtre, Octavien fixe les flammes, le regard perdu. Larmelune, accroupie, étudie un parchemin jauni par le temps. Sylvas et Noirebrume, silencieux, affûtent leurs armes, leur calme apparent masquant une tension croissante. Ce bref répit leur permet de reprendre des forces, mais chacun sait que le danger les guette.

Un grondement soudain, plus puissant que le tonnerre, déchire le silence. Des éclairs zèbrent le ciel, et une énergie surnaturelle s’abat sur la ville. Une structure massive et menaçante se dévoile dans la lumière des éclairs : un temple sombre, récemment érigé par le lieutenant de leur ennemi : Larmalœil, un mage Feling nocturne.

Autour de l’édifice gravitent des sphères d’énergie électrique, imposantes et lumineuses. À intervalles irréguliers, elles libèrent des décharges foudroyantes qui frappent les rues, provoquant cris et panique parmi les habitants.

Octavien se redresse soudain, pris d’un frisson. Il tient au creux de sa main le pendentif brisé renfermant la photo de sa petite sœur, crispé pour contenir une douleur, et murmure d’une voix rauque : « Célestine… Ce n’est pas normal… Elle est en danger ! »

Tous se tournent vers lui. Larmelune se lève, alarmée. « Si elle est prisonnière de ce mage, nous ne pouvons pas agir sans réfléchir. Il est bien trop puissant. Peut-être existe-t-il un artefact ou une relique pour affaiblir ses pouvoirs. »

Octavien secoue la tête, les poings serrés. « Pas question ! Chaque minute compte. Je dois la libérer. Maintenant. »

Larmelune hésite, puis se tourne vers ses parents, cherchant leur soutien. Mais leur réponse tombe comme un couperet.

« Larmelune, c’est à toi de prouver ta valeur, » déclare sa mère d’un ton froid.

Son père ajoute : « Tu as été formée pour affronter ce genre de défis. Montre-nous que tu es digne de ce que nous t’avons transmis. »

Larmelune, abasourdie, sent une colère sourde monter en elle. « Vous appelez ça de la foi en moi ? Vous m’abandonnez alors que la ville est en danger ? Vous êtes irresponsables ! » Elle serre les dents, ses yeux flamboyant de détermination. « Très bien. Puisque vous refusez de nous aider, je me débrouillerai seule. Mais ne venez pas réclamer ma reconnaissance. »

Sans un regard en arrière, elle quitte la maison, suivie par ses compagnons.


Trouver le temple est une tâche facile : les éclairs incessants qui le frappent illuminent sa silhouette menaçante. Le groupe progresse à travers les ruelles désertes, où seuls les échos de la tempête accompagnent leurs pas. L’air est saturé d’électricité, et chaque pas résonne comme une menace.

Ils atteignent enfin l’entrée du temple, une arche massive sculptée dans une pierre noire striée de veines lumineuses. L’atmosphère à l’intérieur est oppressante, imprégnée de magie.

Guidés par des hurlements, ils avancent en silence. Les couloirs sombres, baignés d’une lumière vacillante, les mènent à une immense salle. Et là, l’horreur les frappe de plein fouet.

Des individus, suspendus dans les airs, sont piégés à l’intérieur de sphères d’énergie électrique. Leurs corps se tordent sous la douleur, leurs cris résonnent, déchirants. Une machine complexe, faite de métal et de cristal, semble absorber leur énergie psychique pour alimenter un réseau qui converge vers le centre de la pièce.

Là, au cœur de ce cauchemar, se tient le Feling nocturne. Sa silhouette mi-humaine, mi-féline, est entourée d’arcs électriques. Ses yeux, d’un bleu spectral, fixent les intrus avec une cruauté froide.

Octavien pousse un cri en reconnaissant sa sœur : « Célestine ! »

Le mage esquisse un sourire cruel. « Oh, des papillons qui viennent se brûler les ailes. Comme c’est touchant… »

Sans un mot de plus, le combat s’engage.

Octavien tente d’approcher la machinerie pour libérer les captifs, mais une décharge le projette violemment en arrière. Il se relève difficilement, les muscles tremblants sous l’effet du choc, alors qu’une pluie d’éclairs s’est abattue sur ses compagnons par sa faute… Larmelune, quant à elle, affronte le mage avec sa magie, chaque sort illuminant la pièce d’éclats éphémères.

Sylvas se retrouve face à une autre menace : une créature monstrueuse, le familier du Feling nocturne. C’est un félin gigantesque aux crocs scintillants et aux veines électriques parcourant son corps, un prédateur redoutable qui se jette sur eux avec une férocité sans pareille.

Octavien, malgré la douleur, revient à la charge. Il s’approche de la sphère où se trouve Célestine, tentant désespérément de briser la barrière énergétique. Mais le Feling nocturne libère un éclair fulgurant qui le frappe de plein fouet. Il s’effondre, son corps fumant, inerte.

« NON ! » hurle Larmelune, sa rage décuplant sa puissance.
Elle se remémore l’identité de celui qui a humilié ce mage des tempêtes, autrefois un ancien artiste, pour prendre son apparence. Elle concentre toutes ses forces dans un sort dévastateur qui frappe le mage en plein torse. Ce dernier vacille, mais dans un ultime élan, il libère une onde électrique qui balaie tout sur son passage. Le mage tombe et se met en position fœtale, l’âme dévastée. Larmelune s’écroule en même temps, frappée de plein fouet par cette ultime décharge.

À l’extérieur, les sphères électriques cessent de graviter et disparaissent dans un éclat aveuglant. Les victimes sont libérées, mais certaines ne survivront pas à leurs blessures…

Sylvas et Noirebrume, exténués, mais encore debout, se précipitent vers les corps inertes d’Octavien et de Larmelune, et les portent hors du temple, le visage sombre.


De retour dans la maison familiale de Larmelune, ils tentent désespérément de les ranimer, puis se résignent à veiller leurs enveloppes meurtries. Les minutes puis les heures s’écoulent, interminables, mais enfin, dans un sursaut, Octavien et Larmelune reprennent vie. Leurs corps sont meurtris, leurs âmes brisées.

“CÉLESTINE !!!…” Le cri d’Octavien résonne dans la maison…

Dans la chambre voisine, quelque chose s’est fissuré en Larmelune. La douleur, les pertes, la trahison de ses parents… Une ombre commence à grandir en elle, une noirceur insidieuse. Cette épreuve la transforme, la forge différemment. Elle n’est plus simplement une mage. Elle devient autre chose. Une femme qui refuse désormais de subir, prête à devenir un bourreau pour ne plus jamais être la victime…

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